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Newsletter 7 Masterclass grand Oral

2ème mi-temps de la Masterclass Grand oral

La 2ème période de la formation artistique proposée aux 16 élèves de la Masterclass Grand oral s’est déroulée entre le 5 janvier et le 16 février dernier. Au cours de ces 6 semaines de formation, les élèves ont principalement bénéficié de l’enseignement d’une figure masculine, François Lamotte, metteur en scène et formateur d’acteur, également connu sous le nom de maître Yoda de la Masterclass (voir newsletter n°2). Ils ont également participé, le 12 janvier dernier, à la construction d’un nouveau scénario de « Jouer à Débattre » sur le climat et l’alimentation durable. Cette 7ème newsletter n’a pas vocation à résumer l’ensemble des activités réalisées au cours de ces 6 ateliers de la 2ème période. Elle souhaite vous en présenter quelques aspects pour vous montrer comment les élèves y ont travaillé les compétences orales et psychosociales à mobiliser au Grand oral.

Le 12 janvier dernier, nos élèves ont testé une version préliminaire du 5ème scénario de Jouer à Débattre animé par Camille Volovitch et Clara Fruchon de l’association « l’Arbre des connaissances ».

Projetés dans la peau d’habitants d’un archipel composé de 5 îles se distinguant les unes des autres par leur activité socio-économique (une île spécialisée dans la pêche, une autre dans le tourisme, etc), ils sont invités à réfléchir à un nouveau mode d’alimentation dans le tour 1 du jeu, un nouveau mode de production de leur alimentation dans le tour 2, et à une solution pour faire face à une catastrophe climatique, la submersion d’une des 5 îles, dans le tour 3.

À chaque tour de jeu, la solution à choisir parmi 3 propositions doit être pensé en fonction des intérêts propres à chaque île mais aussi en vertu d’objectifs communs : baisser les émissions de gaz à effet de serre, préserver la biodiversité et la qualité des eaux et des sols, assurer la sécurité alimentaire de tous.

Chaque tour de jeu s’organise en 3 temps : dans un 1er temps, une concertation est engagée au sein de chaque île sollicitant la capacité des élèves à gérer habilement leurs relations interpersonnelles (par l’écoute, le dialogue, la coopération, etc). Ils doivent construire un avis argumenté (i) en s’aidant des ressources mises à leur disposition, qu’ils doivent comprendre et s’approprier, mobilisant leur pensée critique ; (ii) en s’appuyant sur leur culture personnelle et leur imagination, mobilisant leur pensée créative. Dans un 2nd temps, l’avis argumenté est présenté à tour de rôle par un porte-parole de chaque île (qui change d’un tour de jeu à l’autre) mobilisant les compétences orales telles que la prosodie (audibilité, débit, etc), le langage corporel (posture), la capacité à convaincre et susciter l’intérêt, etc. Chaque tour de jeu se termine par un débat entre toutes les îles de l’archipel pour trouver un consensus sur la solution à adopter, mobilisant tout à la fois les compétences orales et psychosociales.

En guise de débriefing, Clara Fruchon et Camille Volovitch ont demandé aux élèves de partager leur impression de cette première version du jeu, en indiquant ce qu’ils ont aimé et souhaitent conserver, ce qu’ils ont moins apprécié et voudraient voir modifier en formulant des propositions de remédiation. Sur la fin de la séance, pensée critique et pensée créative de nos élèves ont donc été fortement sollicitées.

Lors des séances avec François, les élèves ont principalement travaillé les compétences orales au travers d’exercices d’éloquence, en particulier le langage corporel (posture), la prosodie (audibilité, débit, etc) et la capacité à convaincre et susciter l’intérêt sans pour autant laisser de côté les compétences psychosociales. Des exercices d’échauffement de la voix et du corps sont réalisés en groupe avant d’enchaîner avec des performances orales individuelles.

Avant Noël, les élèves avaient eu pour consigne de rédiger une synthèse d’une demi-page à une page sur leur projet technologique sur lequel s’adosse le Grand oral. Ce texte a servi d’appui aux 3 premiers ateliers animés par François. Les élèves ont réalisé une série de performances orales en utilisant ce texte comme support. François leur a appris à « être présent » dans une pièce, à se déplacer dans l’espace pour marquer des pauses, pour respirer, pour donner de l’intensité au texte mais aussi pour marquer les différents temps du discours. Il les a contraints à venir « habiller » comme pour passer un entretien d’embauche, ce qui a permis à plusieurs d’entre eux d’améliorer nettement leur performance. Les élèves ont ainsi découvert que « le costume aide à incarner le personnage ». François a également beaucoup insisté sur l’importance de parler fort, ce qui oblige à prendre confiance en soi, à s’assumer et à accepter le regard des autres. Ce travail de l’éloquence face à un public les a également confrontés à la nécessité de gérer leur stress et leurs émotions.

Les élèves ont progressé remarquablement en peu de temps. François leur a donc proposé des exercices plus fantaisistes pour les obliger à sortir d’eux-mêmes et se dépasser, à livrer quelque chose de plus personnel et d’intime qui permet alors à l’acteur d’incarner un personnage avec authenticité et sincérité. La dernière séance est sans doute la plus exotique de toutes. Les élèves ont été invités à se vêtir d’un déguisement de leur choix, à proposer une musique qu’ils affectionnent et à apprendre quelques lignes d’une pièce de théâtre, d’un extrait de roman, d’une recette de cuisine, etc. Ils ont ensuite défilé (au sens littéral du terme) devant leurs camarades, déguisé et en musique, sans texte dans un premier temps, puis en lisant ou récitant leur texte dans un second temps. Le défi était de parvenir à exprimer une émotion la plus juste possible, en cohérence avec les choix de texte, de musique et de costume, ce qui n’a pas toujours été évident tant le texte pouvait contraster avec le choix de la musique et/ou du costume.  

Comme Sarah, François avait à cœur de prendre du temps, en fin de séance, pour débriefer, permettant aux élèves d’exercer leur pensée critique en livrant un par un leur impression de la séance. François, en retour, leur livrait son impression de chacune de leur prestation pour qu’ils puissent identifier leurs points forts et ce qu’ils doivent encore améliorer.

« J’ai été très agréablement surpris par l’engagement des élèves. Je pense qu’ils en ont encore sous le pied et qu’on aurait pu aller plus loin dans le travail ensemble. Ils ont choisi des musiques, des textes, des costumes avec beaucoup de justesse ce qui montre qu’ils ont été authentiques, qu’ils n’ont pas eu peur de livrer quelque chose de très personnel. Je garde le souvenir de belles propositions, de performances qui touchent. J’ai passé de très bons moments avec eux. »

François, maître Yoda de la Masterclass

« Les ateliers de pratique théâtrale ont été une riche expérience pour moi. Au début, j’avoue que j’appréhendais mais le temps passant, j’ai pris de plus en plus de plaisir et j’avais même hâte d’avoir théâtre. Cela m’a permis de m’ouvrir et d’avoir plus confiance en moi, d’oser plus de choses. Je sens que j’ai beaucoup évolué. Être en petit comité nous a permis d’être plus à l’aise et en confiance. Petit à petit, nous sommes devenus comme une famille. On s’entraidait tous les uns les autres. Ne plus aller au théâtre va me manquer. En tout cas, merci à vous d’avoir organisé cette Masterclass, cela m’a beaucoup plu et aidée ! » 

Élève de terminale STL option Sciences Physiques et Chimiques du Laboratoire